CRISE DU CRACK DANS LE NORD-EST PARISIEN

Les stratégies à courte vue de la mairie de Paris et du gouvernement sacrifient usager·es et habitant·es

Communiqué de Danièle Obono, députée de Paris, Eric Coquerel, député de Saint-Denis et Danielle Simonnet, conseillère de Paris

Trois ans après l’évacuation de la “colline du crack” porte de La Chapelle, cette dernière est en passe de se reconstituer rue de Riquet en plein quartier du 19e arrondissement !

Associations et habitant·es alertent pourtant depuis des années sur la recrudescence des scènes de consommation de drogues sur la voie publique. De nombreuses propositions ont été formulées pour y répondre. Mais mairie et gouvernement ont tardé à réagir, se renvoyant sans cesse la balle des responsabilités qui incombent pourtant aux deux, puis l’ont fait de manière précipitée, non concertée, sans stratégie globale mais pas sans calcul politicien. Les riverain·es, les usager·es et l’intérêt général ont été sacrifiés à ce petit jeu.

L’annonce, il y a quelques jours, de la maire de Paris de sa proposition d’ouvrir quatre lieux d’accueil pour usager·es de drogues dans les seuls arrondissements du nord-est est une nouvelle illustration de cette incurie. L’absence de concertation et la précipitation ont causé un mouvement de protestation légitime dans le 20e arrondissement où les riverain·es ont appris, du jour au lendemain, que le lieu choisi était un actuel centre de loisir situé à quelques mètres de l’entrée d’une école maternelle et élémentaire. Une politique de réduction des risques sérieuse requiert un long et patient travail en amont avec tous·tes les acteur·rices de terrain et personnes concernées : usager·es, associations, professionnel·les et habitant·es. Les structures d’accueil et de consommation constituent une des réponses aux problèmes mais pas à elles seules. Il faut une répartition sur le territoire (nord-est, mais aussi centre et sud) et elles doivent absolument s’inscrire dans un maillage resserré de services publics et  des politiques d’accès au droit commun.

  • Augmentation des moyens en matière de logement, d’accompagnement médico-social, d’accès aux soins (notamment psy), de réinsertion socio-professionnelle
  • Renforcement des structures de santé et de suivi psycho-social dans leur ensemble
  • Revalorisation du statut des personnels du secteur médico-social
  • Renforcer les unités de la police judiciaire et pérenniser celles de proximité

Ce en quoi l’inconséquence du gouvernement est, pour sa part, proprement inadmissible. Depuis 4 ans, que ce soit du point de vue sanitaire, de la lutte contre les trafics ou de la tranquillité publique, les moyens humains et financiers ne sont pas à la hauteur..Et ce n’est pas dans les six mois restant qu’il y remédiera

Nous, élu·es LFI du nord-est parisien et de Saint-Denis (93), des territoires particulièrement touchés par les trafics et la consommation de drogues dans l’espace public, réaffirmons notre soutien aux habitant·es, professionnel·les du secteur et usager·es, abandonné·es à leur sort par les pouvoirs publics pourtant chargés de les protéger.  Pour autant cette situation n’est pas une fatalité comme le montrent les propositions des associations et de notre programme “L’avenir en commun”.

Photo de la salle de consommation à moindres risques – Paris 10e (Avril 2019)

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