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Pour un plan d’action Justice Partout !

Afin de d’apporter une réponse politique digne et efficace à la colère légitime des jeunes des quartiers populaires, le groupe France Insoumise-NUPES propose un plan d’action “Justice Partout”.

La mort du jeune Nahel dans la matinée du 27 juin à Nanterre a déclenché dans le pays une vague d’émotion et de colère. Elle a aussi agi comme une étincelle, déclenchant un mouvement de révolte dans de nombreuses villes du pays, qui exige d’urgence une réponse politique.

Nous voulons la paix et la justice. Mais le gouvernement met de l’huile sur le feu. Incapable d’apporter une réponse politique, il veut faire porter le chapeau à la France insoumise, aux jeux vidéo ou aux parents pourtant confrontés à des situations difficiles. Il renonce à chercher une sortie de crise et abandonne ainsi les habitants à une inquiétude que je partage face à des dégradations de biens publics, de logement ou de commerces indispensables à la vie quotidienne.

Opposés à toute stratégie violente, avec le groupe La France Insoumise – NUPES, nous voulons que les causes de cette situation soient enfin traitées. En témoigne dans le 20e l’agression de Safyatou, Salif et Ilan, percutés par une voiture de police alors qu’ils rentraient chez eux en scooter : pour les quartiers populaires, le racisme, les violences policières ou les discriminations sont le lot quotidien des habitants.

Le saccage des services publics, protections sociales et solidarités associatives, du fait de politiques néolibérales austéritaires, est à l’œuvre depuis des décennies. Les conséquences de cette politique touchent aussi les habitants du 20eme qui sont pour beaucoup victimes de la crise du logement actuelle, mais aussi de l’inflation et des baisses de moyens à l’ensemble de nos services publics, notamment dans les quartiers populaires. Les inégalités sociales explosent, et touchent particulièrement les enfants et les femmes en situation monoparentale. Pour qu’il y ait concorde, il faut donc des actes forts de la part du gouvernement qui, aujourd’hui comme hier, sont pourtant absents.

Depuis les révoltes de 2005, qu’est-ce qui a changé ?

Rétablir la confiance est d’autant plus difficile que le gouvernement s’est illustré ces dernières années par son incapacité à traiter autrement que par le mépris et l’ignorance les revendications populaires, que ce soit à l’occasion de la mobilisation des gilets jaunes ou contre la retraite à 64 ans, encourageant par là même l’idée qu’aucun changement n’est possible dans le cadre actuel. II faut donc une rupture complète et des réponses exceptionnelles.

Pour cela, le groupe La France Insoumise-NUPES demande un débat à l’Assemblée Nationale au titre de l’article 50-1 de la Constitution afin de proposer un plan d’urgence comprenant :

  • L’abrogation des dispositions «permis de tuer» de la loi Cazeneuve de 2017, responsable de l’explosion des décès suite à des refus d’obtempérer.
  • La création d’une commission « Vérité et Justice » sur les violences policières ayant entraîné la mort ou la mutilation de citoyens pour en établir toutes les responsabilités.
  • Le dépaysement immédiat de toute affaire de violences policières, la réforme complète de l’IGPN et la création d’un service d’enquête indépendant.
  • La prise en charge par l’Etat des réparations des commerces, des logements et des lieux publics dégradés ces derniers jours.
  • Une réforme en profondeur de la police nationale pour rebâtir une police républicaine mieux formée et débarrassée de toute forme de racisme et de sexisme, comprenant notamment la dissolution de la BAC, le rétablissement du code de la déontologie de 1986, le renforcement de la formation, l’instauration d’une véritable police de proximité et la fin des techniques d’immobilisation létales. Il faut fermer la période ouverte par Sarkozy en 2002 visant à traiter les jeunes des quartiers populaires comme des ennemis de l’intérieur.
  • Un programme d’action global contre les discriminations incluant notamment la création d’un Commissariat à l’égalité, de pôles spécialisés au sein des cours d’appel et la mise en place du récépissé de contrôle d’identité pour lutter contre le contrôle au faciès.
  • Un plan d’investissement public dans les quartiers populaires pour le rétablissement des services publics, le logement, l’école publique, l’accès à la santé et à la culture, le financement des associations et des centres sociaux.

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