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Question écrite au Ministre de la santé sur la variole simienne dite “variole du singe”

Madame Danielle Simonnet interroge Monsieur le Ministre de la Santé au sujet de la campagne de vaccination pour faire face à l’épidémie de variole simienne qui comptabilise, au 11 août 2022, 2 673 cas confirmés en France dont 895 en Île-de-France.

Madame Danielle Simonnet a bien pris connaissance des différentes réponses de Monsieur le Ministre de la Santé et de Madame la Ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé apportées au parlement dans les sessions de questions au gouvernement.

Monsieur le Ministre a annoncé que 136 centres de vaccination étaient ouverts à la date du 2 août 2022 dont un grand “vaccinodrome” à Paris et l’ouverture prochaine d’un autre “vaccinodrome” à Marseille. Monsieur le Ministre a annoncé le déstockage de 42 000 doses et a affirmé que nous aurions suffisamment de doses pour vacciner les populations à risque, estimées à 250 000 individus par la Haute Autorité de Santé. Pourtant, ce chiffre de 250 000 individus ne concerne que les 250 000 hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et exclut les personnes transgenres, les 75 000 usager-es de la PrEP (n’étant pas nécessairement des HSH), les 30 000, voire 50 000 personnes en situation de prostitution selon les associations communautaires ainsi que les femmes ayant des relations sexuelles avec les HSH. La population à risque constitue à minima une population de 400 000 personnes, voire plus considérant que l’intimité des individus n’est pas une donnée que l’Etat est en mesure d’évaluer précisément.  

Au 11 août, 56 525 doses avaient été déstockées, ce qui, au vu des chiffres cités plus haut, est insuffisant. D’autant que 56 525 doses permettent la vaccination en schéma vaccinal complet de seulement 28 000 individus, bien inférieur à l’estimation de la population à risques du ministère et largement en-deçà des estimations des associations communautaires. Ces associations estiment par ailleurs que la crise doit être gérée avant d’être hors de contrôle. Ainsi, il faudrait primo-vacciner la population estimée de 250 000 individus par les services du ministère de la Santé d’ici le 23 septembre. A ce jour, la cadence de vaccination n’est que de 2 à 3 000 doses par jour, alors que le rythme souhaité serait de 10 000 doses par jour. L’annonce par le “Journal du dimanche” que la France aurait acheté 1,5 millions de doses, si elle est confirmée, est certes rassurante, et elle doit s’accompagner d’une intensification du rythme effectif de la vaccination.

A Paris, la situation est particulièrement critique. Au 1er août, le “grand vaccinodrome” Edison annoncé par le gouvernement ne désignait qu’un centre de vaccination constitué de 3 cabines, pouvant effectuer chacune une vaccination toutes les 10 minutes, soit une capacité de vaccination de 150 personnes par jour malgré l’objectif de 2000 par semaine de la ville de Paris. Si des pharmacies ont désormais l’autorisation de vacciner, les objectifs restent très loin d’être atteints à Paris. Ces objectifs sont particulièrement ralentis par le manque de doses disponibles et déstockées. De plus, le “vaccinodrome” Edison a connu un problème de rupture de la chaîne du froid des doses en raison du dysfonctionnement d’un réfrigérateur, ce qui a mené le centre à rappeler tous les individus vaccinés entre le 2 et le 4 août pour une revaccination, soit 468 individus. La rupture de la chaîne du froid a entraîné la fermeture du centre du 4 au 9 août. Ainsi pendant une semaine, la vaccination à Paris, dont les efforts du gouvernement sont centrés autour de ce “vaccinodrome”, a été fortement ralentie. On estime que sur le seul département de Paris, la population à risques constitue un effectif de 150 000 individus, il faudrait ainsi environ 300 000 doses pour le seul territoire parisien et donc une vaccination beaucoup plus rapide, d’autant que c’est l’un des territoires les plus touchés par l’épidémie.

Ainsi, Madame Danielle Simonnet, députée de Paris, souhaite demander à Monsieur le ministre de la santé :

  • Considérant que le vaccin contre la variole simienne, nécessite deux doses, les 250 000 personnes comptabilisées par la Haute Autorité de la Santé seront-elles en mesure de bénéficier d’un schéma vaccinal complet ? L’information selon laquelle 1,5 millions de doses auraient été achetées par la France est-elle confirmée ?
  • Comment expliquer que malgré la création de centres de vaccination et de “vaccinodromes”, la vaccination reste difficilement accessible ? Il a été rapporté à Madame Danielle Simonnet que les trop longs délais d’attente sur Doctolib, l’équipement insuffisant des territoires, tant en moyens humains qu’en nombre de doses accessibles,  ainsi que le dysfonctionnement du “vaccinodrome” Edison ne facilitent pas une vaccination déjà lente et difficile. Qu’est-ce que le gouvernement prévoit sur chacun de ces sujets pour accélérer la vaccination ? Qu’est ce que le gouvernement prévoit pour prévenir toute autre panne de réfrigérateur dans ces “grands vaccinodromes” ? 
  • Au rythme actuel, toutes les personnes comptabilisées ne pourront être primo-vaccinées que d’ici fin décembre, laissant le temps à l’épidémie de se répandre et de devenir hors de contrôle.  Sommes-nous en mesure, comme le réclament les associations communautaires, d’endiguer l’épidémie d’ici le 23 septembre en doublant, voire triplant, la cadence de vaccination ? Les solutions envisagées par les associations communautaires vont-elles être mises en place ? A savoir que la vaccination par les pharmaciens et les médecins libéraux soit largement rendue possible, que la mise en place d’opérations “flash” des collectivités territoriales, comme il a été observé à Lille, soient encouragées et facilitées par les Agences Régionales de Santé et que les grandes organisations nationales comme la “Croix Rouge” soient mobilisées.

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