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Ma semaine à l’Assemblée : la bataille contre la loi de baisse du pouvoir d’achat

Cet été, l’inflation atteint la barre des 6%. Elle pourrait atteindre les 8% cet automne, voire les 10% à la fin de l’année ! Le pouvoir d’achat des français s’effondre, et chaque semaine nous constatons la hausse des prix lors du passage en caisse : de plus en plus difficile de nourrir sa famille, de faire le plein, de se loger correctement. Cette semaine, les député·es ont examiné la loi « Mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat », premier projet de loi emblématique du second quinquennat Macron. Face à l’urgence sociale qui accable notre pays, que nous propose le gouvernement ? L’enfumage total ! 

A l’inverse, la NUPES avait déposé une proposition de loi pour répondre à l’urgence sociale et mettre en place une véritable redistribution des richesses : SMIC à 1.500 euros, revalorisation des retraites et des minima sociaux, hausse d’au moins 10% du point d’indice des fonctionnaires, taxations des profiteurs de crise…

Une loi anti hausse de salaires qui préserve les actionnaires

Avec la prime Macron et le recours à l’intéressement, les français devront se contenter d’effets d’annonce totalement inefficaces… Ces primes données au bon vouloir des patrons, aléatoires et non pérennes ne profitent qu’à très peu de salarié·es et visent à dissuader les entreprises d’augmenter les salaires ! Cerise sur les miettes du gâteau : totalement défiscalisées et exonérées de cotisations sociales, elles participent au définancement de la sécurité sociale. Ces primes préservent les profits des actionnaires contre la hausse des salaires. Avec la NUPES, nous nous sommes battu·es dans l’hémicycle contre ces primes anti-salaires et anti sécu, pour augmenter le SMIC à 1500€ et pour contraindre les branches à rehausser les salaires: bien évidemment, la minorité présidentielle, les Républicains comme le Rassemblement national ont voté contre…

J’ai notamment défendu des amendements pour : 

  • conditionner l’exonération fiscale des primes à l’organisation régulière de négociations sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au sein de l’entreprise
  • obliger les branches professionnelles à réévaluer les minimas salariaux au niveau du SMIC :

Une loi de baisse du pouvoir d’achat et de défense de la rente

Les « revalorisations » proposées par le gouvernement sont largement insuffisantes et ne protègent pas les ménages de l’inflation : cette loi entérine la baisse globale de notre pouvoir d’achat ! Elle vise à préserver la rente des propriétaires en refusant la baisse des loyers pour les locataires, et même, pire, en organisant leur hausse de 3,5% !!

  • Les fameux « coup de pouce » du gouvernement, à savoir la hausse des 4% des retraites et des prestations sociales, n’est qu’une anticipation des revalorisations qui devaient s’appliquer mécaniquement à l’automne prochain…
  • La hausse de 3,5% des APL ne permet pas de compenser la hausse de 3,5% des loyers : cette mesure valide une perte concrète pour tous les locataires : 2,6 milliards d’euros ! L’obsession du gouvernement a été de préserver la rente des propriétaires, en se cachant derrière le prétexte des “petits propriétaires”, alors même que 50% des logements loués sont détenus par 3,5% des ménages, qui sont des multipropriétaires vivant de la rente ! Nous l’avons pourtant réaffirmé : il est urgent que le droit au logement prévale sur le droit de spéculer sur le logement.
  • Rien dans cette loi ne permet de baisser les prix – du moins, les bloquer –, rien ne permet de taxer les profiteurs de crise (Total, Engie, Sanofi, CMA-CGM…) qui font des bénéfices records !

Dans l’hémicycle, je me suis battue contre la hausse des loyers. Nous avons soutenu plusieurs alternatives, dont le gel des loyers, ou leur encadrement, et même une réduction de la hausse de l’indice de référence des loyers pour trouver un compromis avec le gouvernement. Mais rien n’y fait, tous nos amendements ont été rejetés. 

Une loi climaticide au service des lobbys

Réouverture de la centrale à charbon de Saint-Avold, accélération de la construction d’un terminal flottant au Havre pour importer du gaz de schiste américain, augmentation du plafond d’émissions de centrales à charbon…

Cette loi tord le cou à l’urgence écologique ! Alors que nous sommes le seul pays européen qui n’atteint pas ses objectifs en termes d’énergies renouvelables, ce recours aux énergies fossiles est climaticide. Notre écosystème doit-il encore payer l’échec du gouvernement, qui n’anticipe pas les besoins énergétiques du pays et refuse de mener la planification écologique ?

Sur le projet de loi de finances rectificatives, discuté en ce moment même, la logique est la même : les profits des distributeurs d’énergie sont préservés à tout prix par le gouvernement, qui a rejeté notre proposition, pourtant mise en place dans tous les pays européens, de taxe sur les superprofits des distributeurs comme Total, et de blocage des prix.

Malgré tout, une bonne nouvelle !

Après 5 ans de combat mené par la France Insoumise à l’Assemblée nationale, après les multiples refus de la Macronie de voter nos propositions en ce sens, nous avons enfin voté la déconjugalisation de l’Allocation Adulte Handicapé ! Désormais, les personnes concernées n’auront plus à choisir entre l’amour et tenter de subvenir à leurs besoins. Comme le gouvernement propose de mettre en place la déconjugalisation en octobre 2023, nous avons bataillé pour avancer la date d’entrée en vigueur avec rétroactivité. Les bénéficiaires ont déjà trop attendu ! Nous leur dédions cette victoire, qui est d’abord la leur.

La prochaine bataille sera la revalorisation de l’AAH au moins au niveau du SMIC.

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