Le pantouflage de la “boîte à idées” d’Anne Hidalgo

On se demandait ce qu’était devenu l’ancien directeur de campagne d’Anne Hidalgo et ancien adjoint chargé de l’urbanisme, Jean-Louis Missika. On vient de l’apprendre, il a été nommé au sein du comité de mission de Novaxia.

Celui qui a été l’artisan de la braderie d’un tiers de hôpital Hôtel-Dieu, situé au coeur de la capitale, au profit de cette entreprise de l’immobilier Novaxia se retrouve donc dorénavant intégré dans Novaxia, avec pour prétendue mission de contribuer à « développer l’investissement dans le recyclage urbain au bénéfice du plus grand nombre. »

Rappelons que le projet Novaxia est, en dehors de l’implantation de logements étudiants, d’installer des start-up de santé, des commerces et un restaurant gastronomique au sein du plus vieil hôpital situé face à Notre Dame : un projet bien éloigné du bénéfice du plus grand nombre ! 

Ce contrat de cession à Novaxia pour 80 ans contre 144 millions d’euros, a été une véritable braderie : soit 7,5 € du m2 par mois alors qu’en logement on devrait être en moyenne à 30€ du m² dans ce secteur !  Si la cession est actée depuis juin 2019, le promoteur immobilier ne pourra réaliser son projet sans obtenir une modification du Plan Local d’Urbanisme. Jean-Louis Missika aura-t-il donc pour mission de contribuer à cette modification ? 

On savait que M. Missika avait été intégré à l’équipe de Bertrand Delanoë parce qu’il avait siégé dans une cinquantaine de conseils d’administration et disposait d’un carnet d’adresse fourni avec des grands groupes comme Free Iliad dont il était le lobbyiste jusqu’en 2008, ou encore Axa et bien d’autres. Il est devenu dans l’équipe d’Hidalgo l’artisan de la privatisation des politiques d’urbanisme, notamment au travers des projets “Réinventer Paris”. Le voilà dorénavant intégré à Novaxia auprès de qui il pourra consacrer toute son expertise en termes d’urbanisme sur la ville de Paris directement au profit des intérêts privés de Novaxia ! Va-t-il en percevoir une rémunération ? Ce “pantouflage” est inacceptable !

Par ailleurs, si en 2019 la maire de Paris avait refusé d’entendre les mobilisations des soignants en soutenant ce projet, va-t-elle enfin prendre conscience qu’il faut impérativement le repenser ? Quand Anne Hidalgo, dorénavant candidate PS à l’élection présidentielle, va soutenir l’hôpital public comme à Saint Vallier dans la Drôme ce mercredi 27 octobre, elle se garde bien d’avouer sa complicité avec ce dépeçage de l’hôpital public sur la capitale au profit des promoteurs immobiliers du luxe ! 

En 2014 et en 2020, Jean-Louis Missika a été le rédacteur du programme d’Anne Hidalgo. Alors que, dorénavant candidate sans programme à la présidentielle, elle prétend “défendre l’hôpital public”, comment croire à ce revirement quand celui qui a été présenté comme sa “boîte à idée” se met directement au service de l’entreprise à qui a été bradé, avec son appui, un tiers du plus vieil hôpital parisien ?

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