Voeux et interventions

Amendement à la délibération DAC 490 hommage aux élus de la Commune de Paris : Relatif à la valorisation du programme et des femmes engagées dans la Commune de Paris

Mme Danielle SIMONNET.- Monsieur Antoine BEAUQUIER, vous ne voulez pas jouer aux fédérés et aux Versaillais. Ce que je peux retenir de votre intervention, c’est que vous seriez bien incapable de jouer l’insurgé. Mais dans le rôle du Versaillais, vous venez de nous démontrer par votre intervention à quel point vous en êtes un héritier. Vos propos m’ont totalement scandalisée.

En même temps, on voit dans votre façon de faire, de parler des casseurs, quelque part tout le mépris du peuple que vous pouvez avoir.

Je peux me souvenir également, lorsque nous avons ici eu des débats sur le mouvement des Gilets Jaunes, quelle même frousse pouvait vous habiter à ce moment, et quelle même morgue et quel mépris du peuple vous pouviez avoir.

Oui, c’est une très bonne chose que cette délibération. C’est une fierté de pouvoir honorer les héros et j’aimerais ajouter, les héroïnes de la commune de Paris.

C’est quoi la commune de Paris ? 72 jours, et bien plus que cela. Après la défaite de 1870, on a un processus révolutionnaire, la commune, née de la réaction contre cette défaite. Le 18 mars 1871, un bataillon de femmes prend d’assaut les buttes de Montmartre pour empêcher les soldats de s’emparer des canons et résister au siège parisien. Oui, ce sont les femmes qui ont déclenché la Commune de Paris. Le premier point de départ est également un point de départ de défense de la patrie républicaine contre ceux qui ont capitulé, contre l’empire qui dans son optique guerrière l’avait abandonné.

Evidemment, c’est la question sociale qui vient de suite. À ce moment le peuple doit s’organiser.

Dès lors, l’Assemblée nationale est en majorité monarchiste, les insurgés, c’est la force de la Commune et son caractère populaire, les ouvriers, les boutiquiers, les artisans, les chômeurs décident de voir comment on organise les choses immédiates et urgentes. Par exemple, la première décision prise est d’exonérer de 9 mois de loyer, parce qu’ils estiment que les Parisiens ont payé très cher, justement, le coût de la guerre de 1870. C’est la réquisition des logements vides qui vient aussi de suite.

Ce mouvement, où la place des femmes est déterminante, va développer des programmes d’égalité sociale très importants. L’égalité salariale femmes/hommes, dans le peu de jours, elle n’est instaurée que pour les instituteurs et institutrices.

C’est également une bataille démocratique où les élus vont être considérés comme révocables, et où l’aspiration démocratique était extrêmement forte. C’était le pouvoir du peuple par le peuple, pour le peuple. D’ailleurs, ils décident qu’il n’y a pas de maire. Ils sont ensemble, en collectivité, c’est le communalisme qui se met en place. C’est d’ailleurs l’instauration du titre de citoyen aux étrangers, parce que les étrangers servent la République universelle et c’est cela qui fonde l’unité du peuple.

C’est la réquisition des ateliers, qui sont remis à des coopératives ouvrières. C’est l’instauration de la journée de travail de 10 heures, le salaire minimum, la reconnaissance de l’union libre. C’est également la rupture avec le concordat de 1801. La Commune décrète la séparation de l’Eglise et de l’État.

Alors oui, il y a toujours une magnifique actualité de ce programme, et je me retrouve tout à fait dans l’intervention de Raphaëlle PRIMET. L’inspiration laïque de la Commune de Paris était en totale opposition avec comment en ce moment le Gouvernement, à travers la loi séparatisme, est en train de restaurer le concordat.

L’idéal social, et les mesures extrêmement fortes d’une République sociale sont à l’opposé de toute la régression sociale qui est en train de nous être imposée. Surtout comme cela a été dit, l’idéal est l’aspiration à la liberté, la liberté du peuple, totalement en opposition avec la loi sécurité globale qu’on nous impose et le contexte de restriction des libertés qui semble sans limite dans la dérive autoritaire du gouvernement, je dirais quasi monarchique d’Emmanuel MACRON.

C’est pourquoi il est important de savoir d’où nous venons, de connaître les périodes de l’histoire, parce que notre République est issue de ces révolutions, de la révolution de 1789, de la commune insurrectionnelle de 93, de la révolution de 48, et aussi de la Commune de Paris.

À travers un amendement, je souhaiterais qu’en plus d’honorer les héros de la Commune, on puisse aussi apposer une plaque pour se souvenir des mesures et du programme, parce que c’est ce contenu qui est important.

Je sais, après avoir échangé avec Nathalie MAQUOI, qu’il serait important, elle va le proposer et j’annonce tout de suite que j’y suis tout à fait favorable, un amendement à mon amendement. C’est cela qui est bien particulier : la place des femmes a été déterminante. Il faut aussi honorer les femmes de la Commune de Paris.

À travers cet amendement, mes chers collègues, je propose qu’à la fois soient honorés les élus de la Commune de Paris dans les arrondissements, mais aussi les femmes qui ont joué un rôle important dans la Commune de Paris, et également des plaques qui puissent être proposées, co-écrites avec les associations de défense de la mémoire de la Commune de Paris, les historiens et historiennes, pour faire connaître les mesures politiques emblématiques ou bien faire connaître la déclaration au peuple français du 19 avril. Je vous remercie.

Mme Danielle SIMONNET.- Je salue tout le travail de la Ville de Paris en termes d’initiatives dans le cadre de la commémoration. Là, il s’agit de plaques qui restent et simplement de suggérer aux arrondissements de s’en inspirer. Il est maintenu avec cet ajout : “une autre plaque pourra être proposée, co-écrite avec les associations de défense de la mémoire de la Commune de Paris et des historiens, faisant connaître les femmes engagées de la Commune de Paris, sachant que le rôle des femmes fut déterminant dès son déclenchement”.

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