Retour sur le Conseil de Paris de novembre

La séance a commencé par un hommage à Samuel Paty et aux victimes des attentats de Nice et de Vienne.

Intervention sur la délibération relative à l’organisation du conseil de Paris

Ce Conseil de Paris s’est déroulé de façon scandaleuse. Bien sûr, dans un contexte de forte propagation du virus, il était nécessaire de prévoir des modalités particulières d’organisation du débat, comme la répartition des élu.es entre une séance en physique et en simultané en visioconférence, comme ce fut organisé. Mais les droits des élu.es ont été bafoués. L’exécutif a décidé de limiter à 75 le nombre de vœux présentés durant la séance en les répartissant au prorata du nombre d’élu.es par groupe. Étant seule représentante de nos listes Décidons Paris soutenues par la FI, je n’ai eu le droit d’en présenter qu’un seul contre 15 à 20 en temps normal. Le droit des élu.es de s’inscrire sur chaque délibération de son choix a été également piétiné. Le temps de parole a été organisé par commission et en fonction du nombre d’élu.es par groupe. Je n’ai eu droit qu’à 2 minutes par commission, pour intervenir sur plus d’une cinquantaine de délibérations à chaque fois !

Quand Macron profite de l’état d’urgence sanitaire pour s’appuyer sur un conseil de défense et piétiner le Parlement, Hidalgo fait de même au mépris du règlement intérieur du Conseil de Paris et du Code général des collectivités locales. 

Intervention sur les orientations budgétaires

Le débat sur les orientations budgétaires précède le débat et le vote sur le budget qui aura lieu lors du Conseil de Paris de décembre. La crise du covid semble enfin provoquer une prise de conscience sur l’absurdité des politiques de baisse à tout prix des dépenses publiques et de la limitation de l’investissement, et sur l’enjeu d’exiger le remboursement de la dette de l’Etat dûe à la collectivité du fait du transfert de missions non compensées de moyens. Mais la ville aurait dû depuis longtemps organiser avec d’autres collectivités la résistance à ces politiques d’austérité ! S’engagera-t-elle enfin dans le rapport de force ? J’en doute…

Intervention sur la 3ème commission (Espace public, environnement, transport, sécurité…)

Il y avait énormément de délibérations dans cette commission. En 2 minutes, il me fut impossible d’intervenir sur toutes. Alors que la Maire de Paris a éngocié avec le gouvernement un amendement pour lui permettre de créer sa police municipale dans le cadre de la scandaleuse loi Sécurité globale, aucun débat sur la police municipale n’a été organisé en tant que tel ! 

Voici par ailleurs les principales délibérations qui me semblaient problématiques : 

La délibération que l’on peut renommer “l’hypocrisie Totale” : la ville cède le contrat à Total pour la fourniture et l’exploitation de bornes de recharge pour véhicules électriques. La maire de Paris, son adjoint écologiste David Belliard, s’étaient à juste titre fortement opposés au sponsoring de Total pour les JO, Total étant une des entreprises les plus polluantes du monde avec 12 Mds de tonnes de CO2/an mais ils leur cèdent ce marché parce que c’est l’entreprise qui promet le plus de recettes à la ville ! Par ailleurs, il faut rompre avec l’impasse de la voiture individuelle qui, même électrique, pollue. Et quitte à développer néanmoins les bornes électriques, la ville devrait assumer le mode de gestion en régie directe et tenter de se fournir autant que possible auprès de distributeurs d’énergie renouvelables de type coopératif comme Enercoop.

Le rapport annuel 2019 sur le prix et la qualité du service public de prévention et de gestion des déchets ménagers et assimilés à Paris. 

Pendant la séance, les agents du nettoiement, éboueurs et égoutiers étaient en grève et occupaient le bâtiment de leur administration contre les velléités de la ville d’appliquer à maxima la réforme de la fonction publique et remettre en cause bon nombre de leurs droits. J’ai salué les grévistes et défendu un amendement pour qu’un inventaire soit réalisé (inventaire des moyens matériels et humains existants et des besoins réels des usagers, communication de l’ensemble des budgets alloués aux entreprises privées, plan garage…) car le dernier inventaire date de 1990 ! Je défends qu’il faut remunicipaliser la collecte cédée au privé, car elle coûte 15€ de plus par tonne via le privé. Il est aussi impératif de passer aux collectes du matin pour lutter contre la prolifération des rats : les collectes du soir leur laissent trop de nourriture à disposition et ils prolifèrent. 

J’aurais également souhaité m’exprimer contre les délibérations relatives aux parcs de stationnement, pour lesquelles la ville reconduit des délégations de service public au privé, quand une remunicipalisation permettrait que ce ne soient pas les entreprises privées qui engrangent des bénéfices sur le dos des parisiens. 

La Stratégie Paris Piéton : je soutiens les engagements de la ville pour favoriser ce premier mode de déplacement mais j’aurais souhaité dénoncer cette hypocrisie : pendant qu’à Paris on développe les zones piétonnes notamment autour des écoles, pour desservir le futur village olympique des athlètes, la Solidéo prévoit un projet d’échangeur autoroutier à proximité d’un groupe scolaire de 700 élèves à Saint Denis qui va très fortement aggraver la pollution !  

Le scandale de la privatisation du contrôle du stationnement continue : un rapport sur ce contrôle du stationnement payant durant l’année 2019 révèle les problèmes dans le fonctionnement des FPS (qui remplacent les amendes) puisque plus de 60% des décisions après un recours sont positives ! Et la délibération reconnaît que ce chiffre va augmenter. J’aurais souhaité pouvoir intervenir pour défendre l’enjeu de remunicipaliser le contrôle de la verbalisation du stationnement. Il y a en plus un problème de sous effectifs qui occasionne un délai de près de 20 jours par recours, avec une moyenne de 8000 recours à traiter par salarié… .  

Intervention sur la 4e commission (santé, social)

Cette commission traite de l’ensemble des sujets et délibérations liés à la santé et aux questions sociales. Là aussi, n’avoir que 2 minutes alors que la crise sanitaire et sociale est si historique …

Pour la réouverture des urgences de l’hôtel-Dieu et l’abandon du projet de privatisation d’un tiers : J’ai présenté un vœu, le seul que j’ai eu le droit de déposer à ce Conseil, pour défendre l’Hôtel-Dieu. La Ville de Paris doit exiger la réouverture des urgences. L’hôtel-Dieu pourrait accueillir les patients non covid pour désengorger les autres hôpitaux et éviter les déprogrammations nombreuses ou au contraire accueillir les patients covid ne nécessitant pas de services de réanimation. Aussi, la crise sanitaire est d’autant plus grave que nous sommes depuis plusieurs années en crise hospitalière. J’insiste sans relâche sur la nécessité que la ville de Paris abandonne son projet de privatisation d’un tiers de l’hôpital Hôtel-Dieu pour notamment y implanter un restaurant gastronomique ! 

L’enjeu du dépistage : l’enjeu de reconstituer les laboratoires municipaux. La ville a signé une convention avec l’ARS et des laboratoires d’analyse privé pour la réalisation de tests Covid. Or nous serions bien mieux armés face à la crise sanitaire actuelle, si la ville n’avait pas pas liquidé ses laboratoires publics. Il est temps de tirer les leçons, et de les reconstituer d’urgence, en leur allouant des moyens conséquents. 

Lutte contre le saturnisme : l’enjeu de la santé environnementale contre la contamination au Plomb : une délibération évoque des cas de saturnisme chez des enfants qui ont été observés sans préciser les circonstances dans lesquelles ils ont été observés. La problématique du plomb, dans les logements insalubres mais aussi consécutive à l’incendie de Notre-Dame exige une politique bien plus exigeante de santé environnementale. Je continue à exiger à la fois des études sur la présence de plomb aux alentours de Notre-Dame, et un suivi sanitaire adapté pour toutes les populations susceptibles d’y avoir été exposées, c’est-à-dire tous les riverains des arrondissements concernés. Des cartographies de taux de plomb devaient être publiées et réactualisées mais il semble qu’il n’y ait plus de suivi. Ce sujet démontre lui aussi la nécessité de laboratoires de la Ville, pour assurer notre indépendance sanitaire et notre capacité de répondre aux enjeux de santé environnementale

Lutte contre le VIH : soutenez les associations !  L’épidémie actuelle devrait éveiller plus que jamais notre attachement à éradiquer les maladies, or les associations le disent, éradiquer le VIH est possible, pourvu qu’on y mette les moyens en terme d’accompagnement et de prévention, notamment en allant vers les populations les plus fragiles. Or, des associations m’ont alertée sur le fait qu’au lieu d’être dans cette logique, les pouvoirs publics tendent actuellement à prélever les fonds qui étaient dédiés à la lutte contre le VIH pour les affecter à la lutte contre l’épidémie de Covid. C’est un choix inacceptable. Ainsi à Paris l’association Act up Paris, qui est en danger financièrement,attend toujours sa subvention de la Ville. C’est pourquoi j’avais déposé un amendement pour défendre leur demande car il en va de la survie de cette association, et des actions d’intérêt général qu’elle mène pour des permanences de santé sexuelle, de lutte contre le VIH. L’exécutif s’est engagé à leur accorder leur subvention au conseil de Paris de décembre, j’ai donc accepté de retirer mon amendement. 

1 million de pauvres en plus à Paris, une urgence sociale absolue.

Pour un Plan de lutte contre la pauvreté à Paris : La situation sociale est catastrophique, toutes les associations de solidarité en témoignent. La pauvreté et la précarité explosent, le nombre de sans abri ne cesse d’augmenter (il a doublé depuis 2012… peut-on en dire autant des moyens alloués ?), des populations qui jusqu’ici s’en sortaient (tant bien que mal) n’en peuvent plus et tombent dans la pauvreté. Le nombre d’allocataires RSA explose, de même que le nombre de personnes recourant à l’aide alimentaire. L’inquiétude des impayés de loyer ne cesse de croître. Répondre à cette urgence sociale doit être notre première priorité. Si la Ville mène des actions, je ne le nie pas, elles ne semblent pas à la hauteur, et elles manquent d’un grand plan de lutte contre la pauvreté pour les coordonner, les rendre lisibles, et surtout les amplifier, à la mesure de la situation. J’ai déposé un amendement pour demander la mise en place d’un tel plan mais il a été rejeté. Je redis que la ville devrait assumer notamment une exonération des loyers pour les familles qui ont perdu des revenus, comme nous l’avons fait pour les commerces et les entreprises qui occupent un bail public de la Ville ou d’un de ses bailleurs. Il faut impérativement mettre toutes les personnes à l’abri. En confinement plus que jamais il n’est absolument pas acceptable qu’il reste des gens à la rue, la Ville devrait assumer de financer des hébergements d’urgence, et développer de manière bien plus conséquente une politique du logement d’abord, en multipliant les logements réellement sociaux et très sociaux. La veille a eu lieu l’opération d’évacuation du campement d’exilés de Saint Denis, avec énormément de violences policières, laissant entre 500 à 1000 exilés sans solutions, chassés, gazés matraqués pour que surtout ils ne rejoignent pas Paris….

Les femmes sans abris : La ville a accordé des subventions (905.592,36 euros) à destination des familles et femmes en situation de grande précarité et jeunes en situation d’errance. Mais les dispositifs actuels ne sont pas suffisants, au vu du nombre de situations de femmes en situation de grande précarité laissées sans solution, et de l’invisibilisation très forte des femmes sans abri. J’ai souhaité particulièrement mettre l’accent sur cette problématique des femmes : elles représentent 2 sdf sur 5 selon un rapport de 2012. Mais comment se fait-il qu’on ait pas de données plus récentes ? Fortement invisibilisées, nombre d’associations jugent que les pouvoirs publics sous-estiment fortement leur nombre. Il est nécessaire, comme je l’ai proposé dans un amendement qui a été rejeté sans explications de l’exécutif, de mener une vraie étude pour savoir combien elles sont, pour mieux connaître leurs besoins et les accompagner, et surtout de consacrer des moyens à leurs besoins qui sont spécifiques : multiplier les centres d’hébergement non mixtes, développer des structures sanitaires et sociales adaptées à leur situation spécifique des femmes sans-abri : douches, distributeurs de protections hygiéniques, de produits d’hygiène, développer un plan d’accompagnement adapté aux problématiques rencontrées par ces femmes (accompagnement juridique, psychologique, mise à disposition de logements…)…

Les mineurs non accompagnés : Des mineurs isolés étrangers sont encore et toujours laissés à la rue par notre département. Il ne doit y avoir aucun jeune à la rue, aucun jeune à l’hôtel mais recuillis dans des structures adaptées ! Aussi alors que la FAP nous dit que le nombre de personnes sans abri a été multiplié par deux, ayons en tête qu’un sans abri sur 4 sort de l’Aide Sociale à l’Enfance : qu’attend-on pour garantir à ces jeunes un vrai avenir, une vraie prise en charge, par des contrats jeunes majeurs au moins jusqu’à leurs 25 ans ? Ces jeunes ont les mêmes droits que tous les autres enfants, leur abandon par le département est une honte absolue !

Intervention sur la 5e commission (urbanisme, logement)

Site Tour Eiffel et menaces sur le devenir du CIDJ 

Un gros projet de réaménagement du site de la Tour Eiffel et des quartiers environnants prévoit notamment des reconquêtes de végétalisation conséquentes. Mais ce projet donne lieu à une explosion du budget initial de plus de 50% ! A part dans le cadre du projet de la Porte de la Chapelle, c’est encore en dehors des quartiers populaires, dans un souci d’attractivité touristique que se concentrent les moyens investis. Pire, le projet prévoit le déménagement du CIDJ alors qu’aucun nouveau lieu n’a encore été trouvé pour l’accueillir ! Ce devrait être une priorité absolue que de garantir à ce service public essentiel pour la jeunesse des locaux au moins si grands et si adaptés, voir mieux localisés pour accueillir les franciliens. 

La priorité de la ville dans la période devrait être d’instaurer une exonération de loyers pour celles et ceux qui ont perdu la totalité ou partie de leurs revenus. Les associations alertent sur l’augmentation très forte des familles en impayés de loyers mais la ville se refuse toujours de donner les chiffres. Les aides allouées à l’heure actuelle aux locataires en difficulté sont à la fois insuffisantes dans leur montant et dans le nombre de bénéficiaires concernés. 

Pour un service public contre les cafards et les punaises de lit : C’est un problème récurrent pour nombre de locataires y compris en logement social. Si les bailleurs sont censés traiter les appartements, de fait dans de si nombreux cas leurs interventions sont inefficaces. Auparavant, le service municipal d’actions de salubrité et d’hygiène de la ville s’impliquait dans  lutte contre les nuisibles mais depuis la restructuration du service de santé environnementale, qu’en est-il réellement ? Il est impératif que la ville bénéficie d’un réel service public aux moyens conséquents pour intervenir dans tous les équipements publics mais aussi dans les logements sociaux de la ville et proposer ses services aux bailleurs privés. 

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Création d’une mission d’information et d’évaluation sur la Seine.

Cette MIE est importante, suite au scandale de Lafarge. La MIE doit creuser les moyens pour la ville de récupérer une compétence propre dans l’analyse de l’eau. Elle doit enrichir les travaux à venir sur le plan local d’urbanisme afin de protéger la Seine et de cesser de bétonner à ses abords. Rappelons-nous que la ville était allée jusqu’à envisager la construction de ponts centres commerciaux au-dessus de la Seine ! Aussi, n’oublions pas que la Seine est l’habitat des poissons et de bien d’autres animaux : nos engagements en faveur de la condition animale exigent de les respecter.

Conférence citoyenne sur le PLU

L’enjeu du Plan local d’urbanisme, c’est l’enjeu de la planification sociale et écologique du Paris de demain. Cela exige d’émanciper nos politiques de la prédation des intérêts privés, de la spéculation immobilière et de ses logiques de bétonisation, de gentrification et de marchandisation. Ce n’est qu’en permettant réellement aux parisiens de décider Paris que nous pourrons y parvenir et en pensant Paris dans son échelle métropolitaine. Les éboueurs occupent depuis hier la direction de la propreté. Je pose une question : combien d’éboueurs et d’égoutiers habitent Paris ? 1 millions de personnes viennent à Paris pour travailler sans pouvoir y vivre à cause des loyers qui ont explosé. La gentrification est antiécologique. La ville du quart d’heure, hélas signifie la galère banlieusarde des 2 heures. Paris est excédentaire en emploi. L’attractivité économique et touristique de Paris est anti écologique. 

Il y avait 36% d’ouvriers et employés à Paris en 2001 il n’y en avait plus que 25% en 2015. Quel échec. Il nous faut produire du logement social en assumant de réquisitionner les logements et bureaux vides. Le PLU devra accroître la part de logements sociaux et réellement sociaux. Il nous faut assumer le recours au bois, terre paille et cesser le “en même temps” des tapis rouges à Lafarge. Vivre en harmonie avec la nature, repenser notre rapport au vivant, végétal et animal exige de la reconquête de la pleine terre. Il nous faut une carte des sous sols pour permettre aux citoyens de décider de ces reconquêtes.

Enfin pas de Paris social et écologique sans services publics. Pour exemple : que le PLU ne change pas l’affectation hospitalière de l’hôtel dieu pour un restaurant gastronomique ! . 

Intervention sur la 6e commission (éducation, petite enfance, universités…)

Les conditions sanitaires de l’école à l’université restent très préoccupantes. J’ai salué la mobilisation des lycéens, fortement réprimée d’ailleurs, et des enseignants : elle a permis de faire bouger les lignes afin que l’évidence de la nécessité que les cours soient dispensés en demi groupe soit, en partie seulement, entendue ! Que de retards : il faut mettre enfin les moyens dans l’enseignement public. 

6 millions d’euros par an en plus pour l’enseignement privé à cause de la loi Blanquer  ! Hélas, avec la loi Blanquer, les millions d’euros dégagés iront à l’école privée ! Bien sûr, nous sommes toutes et tous favorables à la scolarisation dès 3 ans. Mais cette loi a-t-elle permis une réelle augmentation des inscriptions , y avait-il un problème ? Les chiffres sont têtus mais à Paris, du fait de la baisse démographique, liée étroitement à la pression de la spéculation immobilière, les inscriptions en maternelle dans le public comme dans le privé baissent. La loi Blanquer va nous coûter  6,280 Millions d’Euros par an ! Autant d’argent qui aurait pu aller à l’enseignement public ! Et ne me dites pas que l’Etat rembourse à n+1 les collectivités, car c’est toujours de l’argent public ! Quelle opposition avez-vous engagée avec les autres collectivités ? Pourquoi ne pas avoir assumé de ne pas appliquer cette loi. Je sais que la Ville aurait subi un recours, mais au moins aurait assumé de mener cette bataille politique et de le faire savoir ! 

Pire, au lieu de cela, vous vous vanter d’avoir négocié avec le diocèse ! Et pourquoi donc ? Il fallait au moins imposer un forfait communal au plus bas, sans négociation, une convention à prendre ou à laisser. Quel cynisme, en plein débat sur la laïcité, le gouvernement va donc donner des milliards d’argent public à l’école privée, en grande partie confessionnelle ! Je voterai contre cette délibération. l’argent public doit financer l’école publique ! 

Colonies apprenantes du gouvernement qui n’y connait rien en éducation populaire…

J’aurais aimé intervenir sur la délibération relative aux colos apprenantes. sachez que toutes les colonies sont apprenantes. Ce terme même choisi par le gouvernement révèle une fois de plus toute l’ignorance de l’éducation populaire. Je souhaite que la ville augmente les moyens alloués aux colonies de vacances qu’elle avait tenté de supprimer mais qui ont été maintenues grâce à la mobilisation citoyenne que j’avais soutenue, et aux classes découvertes. Nous devons défendre un droit aux vacances pour tous les parisiens et en cette période de crise sociale, anticipons le nombre bien plus élevé d’enfants qui ne pourront partir avec leurs parents l’été prochain. Mon amendement visant à augmenter les places en colonies de vacances arc en ciel a été rejeté…

Précarité étudiante : Concernant la précarité étudiante, j’ai soutenu les subventions allouées au restau du coeur pour des aides alimentaires mais les moyens mis en place sont là encore insuffisants. L’urgence est d’un point de vue national d’instaurer une allocation d’autonomie pour tous les étudiants et de les exonérer de loyers. 

Question d’actualité : Python Duvernois

Je suis intervenue pour relayer les conditions de vie indignes des locataires de la cité Python-Duvernois dans le 20e, derrière la Porte de Bagnolet. Ils sont envahis de rats, de souris, de cafards et de punaises de lit. Ils exigent du bailleur RIVP et la Ville de Paris des informations sur les grands travaux prévus dans le cadre du projet de rénovation du quartier, un relogement aux mêmes conditions de loyers au m2 et en attendant, le respect de conditions de vie dignes dans la cité. La mobilisation continue. 

7e commission (internationale, citoyenneté et démocratie, jeunesse et sports…)

L’hypocrisie des JO continue

Le conseil de Paris continue encore à saluer les JO comme un formidable levier pour développer et encourager le sport populaire, la pratique du sport par les femmes et la mise en accessibilité de nos équipements au service de l’accessibilité universelle et la valorisation du handysport. Quelle hypocrisie : nous n’avons pas besoin des JO pour engager une politique républicaine ambitieuse au service du sport pour toutes et tous ! Mais surtout : le contexte de crise sanitaire que nous connaissons, la crise économique et sociale inouïe qui en est consécutive exige qu’on réinterroge cette manifestation mégalo, anti écologique, qui relève plus de la fête des sponsors que de la fête du sport ! Les dépassements budgétaires sont déjà là et épinglés par la CRC. Plus que jamais, un référendum pour l’annulation des JO s’impose. 

Plan de soutien de la Ville en direction des acteurs du Tourisme : ne pas oublier les guides conférenciers !

Le tourisme subit une crise terrible. Mais dans le plan de soutien de la ville, il ne faut pas oublier les guides conférenciers, les grands oubliés du gouvernement. J’ai défendu un amendement adopté pour que la ville cesse sa pratique discriminatoire qui conditionnait les visites qu’elle finançait cet été aux guides adhérents d’une seule fédération. Ce sera dorénavant rectifié. 

1ere commission (budget, concessions et SEM, commerces, agents de la ville…)

Il y avait énormément de sujets dans cette commission que mes 2 minutes n’ont pu couvrir…

L’indécence des rémunérations des élu;es siégeant dans des sociétés d’économie mixte : Face à la crise sociale inouïe, la ville a certes un peu réduit mais maintenu la distribution de jetons de présence, dépassant même le SMIC mensuel aux conseiller.ère.s de Paris nommés Présidents de Sociétés d’Économie Mixte, alors même qu’ils bénéficient déjà des indemnités de conseiller de Paris, de maire et ou de maire adjoint… J’ai voté contre.

Soutien aux petits commerces qui n’auraient jamais dû fermer ! 

Le soutien de la ville au petit commerce n’est pas à la hauteur. Paris aurait dû, comme nombre de maires à l’instar du maire insoumis de Faches Thumesnil, prendre un arrêté pour laisser ouverts le petit commerce. Ces arrêtés auraient par la suite été cassés par le Préfet mais au moins Paris aurait mené la bataille ! Il est par ailleurs urgent que la ville crée une plateforme en coopérative SCIC, tant pour la livraisons à domicile avec les restaurateurs mais aussi les commerces, protégeant par là même les livreurs à vélo, comme je l’ai défendu sous la précédente mandature. 

Télétravail à la ville de Paris : où en sommes-nous ?

Qu’en est-il par ailleurs du télétravail à la ville ? Il n’y aurait que 10 000 agents en télétravail sur les 50 000 et dans les négociations sur le télétravail la ville ne propose que 10€ d’augmentation mensuelle ! Paris employeur modèle ? Alors que la ville renonce à appliquer les pires dispositions de la loi sur la fonction publique et écoute les syndicats de la ville ! 

Pas de subventions pour la pseudo finance verte ! 

J’aurais aimé pouvoir expliquer pourquoi l’hypocrisie sur la pseudo finance verte doit cesser et que l’assemblée rejette les 50 000€ pour Paris Europlace. La finance verte, c’’est comme le capitalisme vert, le problème, ce n’est pas la couleur. Depuis l’accord de Paris et la promotion de la finance verte, les banques ont accordé 2700 milliards, soit près du PIB de la France aux énergies fossiles. Ces financements ne cessent d’augmenter depuis chaque année depuis 2016. Les grandes banques françaises comme BNP Paribas ne sont pas en reste ! Il faut contraindre les banques à stopper le financement des énergies fossiles, et créer un pôle public bancaire pour émanciper nos collectivités des marchés financiers. Cela exige également qu’au niveau européen, la BCE puisse prêter directement aux Etats. 

Sachez que le marché carbone et plus largement la finance carbone sont considérés comme faisant partie  des mécanismes de la finance verte. Ex : Lafarge qui utilise comme combustible pour fabriquer son ciment des pneus, des farines animales et autres produits toxiques, touche de l’argent de l’union européenne dans le cadre du marché carbone, comme une contribution à l’économie circulaire…Quelle hypocrisie ! 

Pas de promo des strat-up dans nos écoles ! 

Une délibération finance une association qui intervient dans les classes de la 6e au BTS pour faire la promotion des strat-up à l’école ! Et pourquoi un projet clairement intitulé “promouvoir le capitalisme à l’école” ? Ce serait plus honnête au moins ! 

Une start-up, de l’anglais jeune pousse, ou entreprise en démarrage, est nécessairement à la recherche d’importants fonds d’investissement, avec un très fort potentiel de croissance économique et de spéculation financière sur sa valeur future…Pourquoi ne pas financer  plutôt un projet de valorisation des coopératives solidaires et écologiques ? Quelles valeurs on promeut ? C’est un choix politique. Là le choix, c’est de faire entrer la valorisation de la culture libérale, capitaliste dans l’école Républicaine. C’est aussi de fait un problème de laïcité qui fait la promotion d’Intérêts privés dans l’école de la République.  Par ailleurs, combien d’élèves de la 6e au BTS sont concernés ? Dans combien d’établissements ? La délibération ne le dit pas…

Des plans qui ne planifient pas et sans stratégie de relance…

Comme le gouvernement, la ville  soupoudre des aides sans stratégie ni planification. Elle ferait bien de développer au contraire bien plus les territoires zéro chômeurs en partant des besoins sociaux et écologiques locaux. Il faut assumer par ailleurs la création d’emplois publics et prioriser le soutien aux structures coopératives de l’ESS.  

Missions locales, école de la 2nde chance et Psychoform….

Le soutien de la mission locale se traduit en moyenne à 90€ par jeune suivi, quand un dispositif comme l’école de la 2ème chance permet un suivi revenant à 900€ par jeune. J’ai voté les 2 délibérations. Mais les missions locales doivent voir leurs moyens augmenter car elles s’adressent à tous les jeunes sortis du système de formation. 

La ville octroie 30 000€ à l’association Psychoform pour un coaching personnalisé pour 30 personnes non salariées. Les Centres d’Information et d’Orientation, dont la ville a participé à la fermeture des 11 CIO départementaux durant la mandature 2008-2014, s’adressent également aux adultes. Mais de fait, Missions locales et CIO, qui sont des services publics qui s’adressent au grand nombre ne sont pas soutenus à la hauteur : la ville privilégie via psychoform les micro projets qui s’adressent à quelques individus au mépris des droits de tous. C’est une logique libérale qui cible pour la com’ quelques personnes, quand des services publics sont là pour accompagner et garantir les droits de toutes et tous…

2e commission (culture, patrimoine..)

Soutenir la culture, le secteur culturel est essentiel en ce contexte de crise sanitaire, économique et social. La culture n’est pas une activité non essentielle ! C’est notre humanité même. D’absence de planification du déconfinement en couvre feu et reconfinement, le gouvernement est en train de condamner la culture. Combien y survivront ? D’autant plus que les mesures engagées par le gouvernement sont très, très loin de répondre à la crise subie par ce secteur. Le Président Macron lors de son annonce sur le reconfinement n’a pas eu un seul mot pour la culture. Il s’avère bien plus être le Président d’Amazon que le Président de la République. Oui, nous devons poursuivre la bataille pour soutenir les libraires. Il n’est pas acceptable de les considérer comme non essentiels. L’ouverture des bibliothèques de la ville, au moins pour le retour et le retrait est une bonne chose : mais encore aurait-il fallu accepter de réunir le CHSCT pour en garantir les modalités sanitaires avec les agents !   

Pour la préemption du cinéma La clé ! 

J’ai défendu un amendement à la délibération portant sur des subventions exceptionnelles dans le cadre du plan de soutien aux acteurs culturels, pour que la ville anticipe et acte la somme nécessaire pour préempter le cinéma La Clef. Lors du CSE « Comité Social et Économique » de la Caisse d’Epargne Ile de France d’octobre, les élu-es ont donné mandat à la Secrétaire et ou son adjoint pour signer un compromis de vente du cinéma avec le Groupe SOS, et une opération spéculative est fort probablement à l’oeuvre ici dans la mesure où la valeur immobilière du bâtiment est estimée à 7 à 8 millions d’euros et que le Groupe va l’acquérir pour 4,2 millions. L’association Home Cinema a lancé le 22 octobre une opération #SauveQuiPeutLaClef pour racheter le cinéma, avec un budget et un projet (cinématographique, architectural, culturel…) très développé. Le vœu de l’exécutif adopté sur le cinéma la clé envisage bien la préemption comme une des options, mais sans que l’on sente la réelle volonté derrière. Par mon amendement, j’ai tenté d’arracher l’engagement de la ville, comme elle a sur le faire en préemptant la flêche d’or ou le théâtre le lavoir Moderne. Hélas, mon amendement a été rejeté. Mais on continue la bataille…

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