Voeux et interventions

Redoubler d’efforts pour la protection de l’enfance

 Comme cela a été dit précédemment, cette question de l’enfance, de la protection de l’enfance et de la protection de la jeunesse est essentielle. Je pense que tout le monde a été marqué par ce film qui est passé sur France 2 et qui retrace la vie de Lyes LOUFFOK. Il retrace aussi de façon poignante l’irresponsabilité de nos politiques publiques vis-à-vis de l’enfance, avec toutes les failles terrifiantes des systèmes d’Aide sociale à l’enfance des départements.

Il est d’autant plus important de redoubler d’efforts pour veiller à ce que nos politiques publiques à Paris progressent. La situation n’est pas égale d’un département à un autre et il est important de le rappeler. Nous avons eu de longues occasions d’aborder tous les enjeux de la protection de l’enfance à Paris, cela ne veut pas non plus dire que l’on n’a pas des marges de progression.

Il est donc important à chaque fois de redoubler d’efforts, à la fois en termes de prévention, c’est-à-dire de faire connaître le 119, de faire connaître et intervenir auprès des écoles et des familles dans tous les quartiers, et ne pas se cantonner aux quartiers et aux arrondissements où il y a déjà énormément de travailleurs sociaux, de P.M.I. et de relais pour aller vers les familles. Il faut bien penser qu’y compris dans les quartiers de l’Ouest parisien, il peut y avoir de la maltraitance sur enfant. La maltraitance sur enfant n’est pas propre à une classe sociale, elle est également présente, quels que soient les milieux sociaux. Sur cette tâche, il faut continuer, il faut l’amplifier pour bien protéger les enfants.

Il y a aussi toute la réflexion sur les enfants placés. Comment assume-t-on véritablement de mettre les moyens ? C’est à la fois recruter des familles prêtes à accueillir des enfants, parce que les familles volontaires ne sont pas toujours en nombre suffisant ; il faut qu’elles soient accompagnées et formées, mais il faut aussi accepter qu’elles soient contrôlées et ne pas se dire qu’avec un enfant placé, la responsabilité départementale est à ce moment-là déchargée.

Le département reste le tuteur, il reste le responsable de l’enfant placé, et les contrôles et les suivis sont à renforcer. Car quoi de plus monstrueux qu’un enfant victime de violences, alors qu’il a d’ores et déjà peut-être été abandonné ou victime de violences et qui se retrouve à nouveau victime de violences dans une famille de placement qui est censée le protéger. Ce travail-là doit être également renforcé à tout prix.

Puis il y a aussi toute la problématique des enfants qui arrivent à l’âge adulte, à leurs 18 ans, avec l’angoisse de ce passage. Vous savez, Madame VERSINI, qu’un sujet qui me tient à cœur est cette question des contrats jeunes majeurs. Qu’en est-il de la question des contrats jeunes majeurs ? Vous nous avez dit à plusieurs reprises que le Département de Paris était, à la différence des autres départements, un département qui accordait le plus de contrats jeunes majeurs. Le problème est : combien de jeunes ont demandé un contrat jeune majeur et combien en ont eu ? Ce sont aussi ces chiffres qu’il faut évaluer. Ce qui est important pour nous, ce n’est pas simplement le “quantitatif brut”, c’est le ratio entre ceux qui ont besoin d’un dispositif et ceux qui vont finalement pouvoir accéder à un dispositif.

Il en va de même pour les mineurs isolés. La question n’est pas de se satisfaire et de se dire qu’on a augmenté fortement la prise en charge des mineurs isolée, parce qu’il est par ailleurs de notoriété que Paris est une ville capitale et qu’il y a donc beaucoup plus de jeunes mineurs isolés qui viennent à Paris par rapport à d’autres départements. La question est : est-ce que nous arrivons à assumer notre obligation départementale qui est de ne pas laisser un seul jeune à la rue ?

Je tiens d’abord à vous remercier car, à chaque fois que les associations me transmettent des cas de jeunes à la rue et que je vous interpelle, une solution finit par être trouvée. Certes, ce n’est pas dans la nuit même, mais dans les quatre à cinq jours qui suivent et j’espère qu’on va pouvoir ainsi continuer.

J’invite d’ailleurs les associations à transmettre à chaque fois aux élus les situations problématiques auxquelles elles sont confrontées pour que nous, élus, puissions aussi relayer et en même temps être informés de la réalité sur le terrain. Car il est insupportable de savoir qu’un jeune peut être abandonné à la rue, quelle que soit sa situation administrative bien évidemment, et on sait hélas que la situation est toute particulière pour les mineurs étrangers.

Je crois que j’ai dépassé mon temps de parole et je m’arrêterai là. Je vous en remercie.

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