Voeux et interventions

Vœu relatif au refus de la création d’une police municipale

Mme Danielle SIMONNET.- En même temps, Monsieur Patrick BLOCHE, vous reconnaîtrez qu’il n’y a pas eu une seule délibération, pour l’instant, qui nous ait permis d’en débattre véritablement. C’est à chaque fois par le biais de vœux que nous avons pu inviter ce sujet sur lequel la majorité a déjà pris sa décision, a déjà organisé des négociations. C’est quand même une étrange conception de la démocratie, vous le reconnaîtrez.

Oui, c’est un vœu contre la police municipale et j’aimerais, une fois de plus, développer l’argumentaire à entendre. C’est justement par attachement à la police républicaine et à la fonction régalienne de l’Etat, que nous sommes plusieurs, dans cet hémicycle, à être opposés à la création d’une police municipale. C’est bien sûr parce que nous ne souffrons d’aucune ambiguïté républicaine, que nous sommes opposés à la création d’une police municipale. Pourquoi ?

D’abord, parce que nous sommes pour l’égalité sur l’ensemble du territoire. Le fait que ce soit une tâche engagée par la police républicaine nationale garantit cette égalité républicaine et fait que le rapport à la sécurité et à la sûreté – car il ne faut pas les déconnecter – puisse être le même partout et ne diffère pas en fonction des volontés politiques ou des ressources financières de la collectivité. C’est donc une question d’égalité.

C’est aussi la question de se dire : l’enjeu, aujourd’hui, s’il y a un problème au niveau de la sécurité – dans ce que j’entends – ce n’est peut-être pas tant parce qu’il manquerait une police municipale supplémentaire. Parce que, vous savez, au nombre de policiers par habitant, on est au même niveau que l’Angleterre ou que l’Allemagne. C’est peut-être parce qu’il y a un besoin urgent de refonte totale de la police nationale, pour arrêter la politique du chiffre de SARKOZY, pour faire en sorte qu’il y ait une vraie formation, qu’il y ait à nouveau une police de proximité, par exemple. Cette police de proximité ne doit pas être déconnectée : par exemple, certaines tâches pour la police municipale et d’autres pour la police nationale. Parce que, justement, restaurer le lien entre la police républicaine et la population passera aussi par le fait de repenser une police de proximité qui est aussi engagée dans les actions de prévention.

Mon temps est écoulé. J’espère que vous voterez contre la police municipale.

Je vous remercie.

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