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1 octobre 2025En mai 2025, j’ai été saisie par la lettre bouleversante d’une mère, alertant sur la situation de son fils de huit ans, placé sous la garde de son père alors même qu’une instruction criminelle pour viols et violences est en cours à son encontre. Malgré les accusations graves portées par l’enfant et la procédure judiciaire ouverte, aucune mesure de protection n’a été prise, laissant l’enfant exposé à un danger manifeste. Cette affaire révèle des dysfonctionnements profonds dans l’articulation entre justice civile et justice pénale, où l’intérêt supérieur de l’enfant semble relégué au second plan. À la suite de cette interpellation, j’ai reçu de nombreux autres témoignages faisant écho à cette situation, confirmant qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. Ces récits mettent en lumière une réalité accablante : les violences intrafamiliales et l’inceste sont massifs et systémiques. Selon un sondage IPSOS mené pour l’association Face à l’inceste en 2023, trois enfants par classe en sont victimes en France.
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À la suite de ces nombreux témoignages, j’ai auditionné l’association Face à l’inceste, qui joue un rôle central dans la sensibilisation et la lutte contre ces violences. Leur constat est sans appel : en France, les violences sexuelles incestueuses demeurent massives, systémiques et largement invisibilisées. L’association formule donc trois propositions concrètes et essentielles, déjà recommandées par la CIIVISE.
D’abord, elle appelle à rendre les crimes d’inceste imprescriptibles. L’ampleur et la gravité de ces violences justifient que les victimes puissent porter plainte à tout moment de leur vie. Parce que ces crimes mêlent trahison du lien familial et agression sexuelle, le silence, la peur et la dépendance retardent souvent la révélation de plusieurs décennies. La société ne tolère plus que le temps joue en faveur des agresseurs.
L’association insiste également sur la nécessité de protéger immédiatement les enfants. Trop souvent encore, ceux-ci doivent continuer de vivre ou de maintenir un lien avec un parent suspecté, alors que l’enquête pénale peut durer des mois, voire des années. Pour y remédier, elle propose la création d’une ordonnance de protection de l’enfant (OPE), qui permettrait d’écarter sans délai l’adulte mis en cause, le temps que la justice établisse les faits. Le principe est simple : protéger d’abord, instruire ensuite.
Enfin, elle demande d’élargir la définition de l’inceste aux cousins et cousines. Aujourd’hui exclus de la loi, ces liens familiaux représentent pourtant 20 % des violences recensées. Or, pour les victimes, la souffrance est identique : une agression commise dans le cadre familial, sur fond de confiance ou de dépendance.
Ainsi, 90 % des Français se déclarent favorables à ces mesures. Ce soutien massif traduit une exigence claire : notre société réclame des réponses à la hauteur, fondées sur la protection des enfants et l’exigence de justice !
https://facealinceste.fr
Proposition de loi n°819 sur la résidence alternée par défaut : Une fausse bonne idée !
La PPL n°819, qui veut instaurer une résidence alternée par défaut en cas de désaccord entre les parents lors d’une séparation, est une dangereuse régression. Derrière le discours d’égalité parentale, elle ignore les violences conjugales et intrafamiliales et place les enfants en première ligne. En instaurant une présomption légale, elle inverse la charge de la preuve : ce serait désormais au parent protecteur, le plus souvent la mère, de démontrer que ce régime est contraire à l’intérêt de l’enfant, ce qui est presque impossible en cas de violences sans condamnation. Rappelons qu’en 2023, les services de sécurité ont enregistré 271 000 victimes de violences commises par leur conjoint ou ex-conjoint, dont 85 % sont des femmes. Fermer les yeux sur cette réalité, c’est nier la protection des enfants et fragiliser encore celles et ceux qui subissent déjà ces violences. [...]
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1 octobre 2025Continuons sans relâche toutes et tous à défendre le droit à l’avortement
Ce dimanche 28 septembre 2025, à 13h, nous étions nombreuses et nombreux rassemblé·es à République pour marcher dans le cadre de la Journée mondiale pour le droit à l’avortement. Comme chaque année, cette date est l’occasion d’affirmer haut et fort que nos droits reproductifs ne sont jamais acquis et qu’ils restent menacés, en France comme ailleurs.
Ici, des décennies de luttes féministes ont permis l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution. La loi constitutionnelle du 8 mars 2024 a marqué une étape historique en reconnaissant la liberté des femmes à disposer de leur corps. Mais ce progrès juridique ne suffit pas : l’accès concret à l’avortement reste semé d’embûches. En quinze ans, 130 centres IVG ont fermé, le maintien de la clause de conscience limite encore la prise en charge, la transphobie exclut une partie des personnes concernées et les pénuries de pilules abortives, produites par un seul laboratoire en France, créent des inégalités insupportables. Les politiques d’austérité aggravent cette situation en fragilisant les services publics de santé.
En Europe, l’IVG demeure interdite à Malte et en Pologne, tandis qu’elle reste très difficile d’accès en Italie ou payante en Autriche et en Allemagne, en Hongrie les femmes sont obligées d’écouter le battement de cœur du fétus. La situation n’est guère meilleure ailleurs : aux États-Unis, l’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade a permis à plusieurs États d’interdire purement et simplement l’avortement, et dans de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine, il reste encore criminalisé. Toutes les 9 minutes dans le monde une femme meurt d’un avortement clandestin. Partout, la poussée des forces conservatrices et réactionnaires fragilise l’universalité de ce droit humain fondamental.
Le 28 septembre au soir, nous étions à la Maison de la Poésie pour la présentation de Lettres pour un avortement. Ce recueil, constitué par l’association Choisir la cause des femmes, rassemble des témoignages de femmes qui, dans les années 1970, écrivaient à des médecins pour obtenir un avortement clandestin. Dans ces lettres transparaissent la détresse de celles qui ne pouvaient accueillir un enfant, la fatigue de mères déjà accablées, la détermination de jeunes femmes à refuser une grossesse imposée. Ces récits rappellent la brutalité de l’interdiction de l’avortement et la nécessité des luttes féministes qui ont permis sa légalisation.
À cette occasion, l’association Aux avortées inconnues, initiée par Mariana Otero, a lancé un appel à ériger à Paris un monument en mémoire des femmes mortes des suites d’un avortement clandestin avant la loi Veil de 1975. Cet hommage est indispensable : au début du XXe siècle, on comptait près de 500 000 avortements clandestins par an, dont trois entraînaient chaque jour la mort d’une femme. Derrière ces chiffres, il y a les vies brisées et les injustices que nous avons le devoir de rappeler. Faire mémoire, c’est reconnaître que nos droits ont été arrachés au prix de souffrances immenses et affirmer qu’ils doivent encore être défendus sans relâche.
Rappelons ces mots toujours d’actualité : « Il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. » Face aux menaces qui pèsent sur l’avortement, en France comme ailleurs, nous restons vigilantes et déterminés. La lutte continue, et partout des femmes et des hommes se lèvent pour affirmer que le droit de choisir son avenir, de disposer de son corps et de vivre libre ne sera jamais négociable. [...]
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25 septembre 2025À l’Assemblée nationale, j’ai été membre de la mission d’information relative aux effets de l’intelligence artificielle sur l’activité économique et la compétitivité des entreprises françaises. Cette mission, dirigée par une députée macroniste et un député RN a, sans surprise, sur-représenté les intérêts des patrons de l’IA ! J’ai donc organisé des contre-auditions des syndicalistes des entreprises où l’IA est présente. Ils et elles sont unanimes : les patrons imposent l’IA aux travailleurs sans aucun dialogue social ! Les enjeux de suppressions d’emploi, de pertes de compétences, de surexploitation des travailleurs du clic là où la main d’œuvre est au plus bas, comme les enjeux écologiques et climatiques de l’IA sont totalement absents du rapport. Retrouvez mon intervention et ma contribution écrite sur les enjeux sociaux et écologiques de l’IA ci-dessous :
Le rapport d’information a pour objet d’étudier les effets de l’intelligence artificielle sur l’activité et la compétitivité des entreprises françaises. Je regrette tout d’abord que lorsque des directions d’entreprises ont été auditionnées, celles-ci n’ont pas été suivies par l’audition des organisations représentatives des salariés correspondantes malgré mes multiples demandes. Si ces organisations ont été auditionnées au niveau confédéral, il aurait été opportun que les travailleurs·ses concerné·es par le développement de l’IA dans leur entreprise puissent fournir leur appréciation concernant le déroulement du dialogue social sur cette question, l’impact de l’IA sur leur métier, leurs attentes et leurs craintes. Les directions d’entreprises qui développent ou font appel à des systèmes d’intelligence artificielle (SIA) ont exprimées des attentes convergentes : automatiser et “rationaliser” des tâches considérées comme répétitives ou à faible valeur ajoutée, optimiser la chaîne logistique avec des systèmes de prévision de demandes et d’approvisionnement en temps réels des stocks, une meilleure compréhension des clients, etc. Se faisant, les auditions de la mission d’information ont conduit à sur-représenter les intérêts patronaux au détriment des travailleur·ses et même des usagers et consommateurs. Fait éloquent à cet égard, un député membre de la mission a justifié de ne pas auditionner les organisations syndicales car, je cite, “les entreprises risqueraient de ne pas divulguer les impacts réels de l’IA sur l’emploi”.
Or, comme tout autre technologie, l’intelligence artificielle doit servir l’intérêt général et ne pas avoir pour seule finalité la rationalisation économique poursuivant une logique de productivité et de réduction des coûts pour une logique purement capitalistique de profit maximum. J’ai donc pris la décision d’organiser, en marge de cette mission d’information, l’audition de syndicalistes issus des entreprises qui ont été auditionnées, à savoir : Airbus, L’Oréal, Stellantis, Renault, Valeo, Axa, BNP Paribas, Société Générale, Casino et Carrefour. L’ensemble des travailleur·ses présent·es ont pointé la quasi absence de dialogue social sur l’IA avec les pouvoirs publics comme dans les entreprises (excepté chez Airbus ou la culture allemande de dialogue social prime). L’introduction de SIA dans les orientations stratégiques est rarement explicitée par les directions d’entreprises qui minimisent leur impact et les présentent comme de “simples évolutions” afin d’éviter la procédure d’information-consultation du comité social et économique (CSE). Or, les articles L2312-8 et L2315-94 du code du travail prévoient que le CSE est informé et consulté sur l’introduction de nouvelles technologies et peut recourir à un expert afin de formuler un avis éclairé sur leurs impacts. Un jugement du tribunal judiciaire de Pontoise du 15 avril 2022 a même fait une application stricte de l’ordonnance Macron du 22 septembre 2017, en jugeant que le CSE n’est pas obligé de démontrer l’impact de l’introduction d’une nouvelle technologie sur les conditions de travail pour avoir droit de recourir à une expertise. Dans le cas précis, la direction d’entreprise voulait déployer un logiciel basé sur l’intelligence artificielle, en le présentant comme une simple amélioration de fonctionnement du poste de travail des salariés. Les syndicalistes issus du secteur bancaire que j’ai auditionnés ont particulièrement insisté sur ce point, notamment en ce qui concerne les métiers du “back-office” avec la multiplication d’assistants virtuels. Ces métiers sont considérés par les directions comme un coût qu’il s’agit de rationaliser et d’automatiser. Un travailleur a ainsi mis en avant le fait que l’IA est dorénavant capable de lire et d’analyser les documents transmis par le client avant de réaliser un prêt immobilier. Sous prétexte de faire gagner du temps aux salarié·es sur des tâches considérées comme peu importantes, l’entraînement de l’IA aboutit à ce qu’elle grignote petit à petit des tâches qui peuvent avoir de l’intérêt pour les travailleur·ses, mais aussi les client·es eux-mêmes qui peuvent craindre une déshumanisation du conseil. Les directions d’entreprises doivent avoir conscience que lorsqu’elles souhaitent introduire un SIA, ceux-ci reposent sur le travail prescrit (des procédures standardisées, des scénarios-types) qui ne reflètent pas la richesse et la subtilité du travail réellement effectué par les salarié·es. Si les travailleur·ses ne sont donc pas étroitement impliqué·es dans la mise en œuvre de l’intelligence artificielle, le risque est grand qu’elle devienne une contrainte pour les travailleur·ses, voire débouche sur une perte totale de sens du travail réel et une perte de compétence au profit de suppression d’emplois.
L’IA va incontestablement transformer en profondeur les organisations de travail, que ce soit sur nos manières de travailler, les qualifications et les conditions de travail. Un rapport du FMI du 14 janvier 2024 montre que près de 40% des emplois dans le monde seront exposés à l’IA et que cette technologie se démarque par sa capacité à toucher des emplois hautement qualifiés. Dans les pays dits “avancés” dont la France fait partie, cette exposition s’élève à 60% des emplois. Si parmi les emplois exposés, on nous promet par cette technologie de recentrer l’activité humaine sur des tâches plus valorisantes et à plus forte valeur ajoutée, les applications de l’IA pourraient aussi exécuter des tâches actuellement assurées par des humains ce qui aura des conséquences sur la demande en main d’oeuvre, la baisse des salaires et la diminution des embauches. Dans les cas extrêmes, des emplois pourraient disparaître (plus de 20% des emplois dans les pays avancés sont en situation de forte exposition selon le FMI). Ce rapport insiste enfin sur le potentiel d’exacerbation des inégalités de revenus par l’IA, puisque ce sont d’abord les travailleurs qualifiés aux revenus élevés et les entreprises maîtrisant le numérique qui engrengeront d’importants gains de productivité. Il est donc essentiel que les entreprises et les pouvoirs publics veillent à ce que ces nouveaux gains soient répartis équitablement entre le capital et le travail, notamment en permettant la réduction du temps de travail et l’amélioration des conditions de travail. Aujourd’hui, force est de constater que l’essentiel de ces gains est capté par quelques acteurs dominants, en particulier les fournisseurs d’IA. Sans répartition plus juste des bénéfices, les TPE/PME risquent de se retrouver à la remorque des grandes firmes technologiques et donc freiner l’innovation. C’est la raison pour laquelle ce partage ne peut se faire sans dialogue social équilibré et organisé entre parties prenantes de l’IA : fournisseurs, prestataires, clients, usagers, entreprises, etc. Tel est le sens du projet “Dial-IA” coordonné par l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES) et quatre organisations syndicales (UGICT-CGT, FO Cadres, CFDT, CFE-CGC, et signé par la CFTC) ayant produit un manifeste en faveur de ce dialogue social, ainsi qu’un livrable numérique à destination des représentants du personnel pour le mettre en œuvre. Il est donc particulièrement regrettable que les membres ayant participé à cette initiative n’aient pas été auditionnés lors de cette mission d’information. Plus que jamais la question de l’IA exige de restaurer et renforcer le pouvoir démocratique et les droits des salariés dans tous les collectifs de travail.
Les enjeux énergétiques et écologiques ont aussi été largement éludés. Les statistiques concernant la consommation énergétique liée à l’utilisation de ChatGPT commencent à être connues : une requête sur cette IA dite “générative” consomme environ 10 fois plus d’énergie qu’une requête sur un moteur de recherche classique, et la génération d’une image équivaut à une recharge complète d’un smartphone. Selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), le numérique représentait 4,4% de l’empreinte carbone nationale en 2022, soit environ 29,5 millions de tonnes de CO2. Cette hausse de 2,5% par rapport à 2020 est principalement portée par le développement des centres de données (data centers) nécessaires au fonctionnement de l’IA responsables désormais de 46% de l’empreinte carbone du numérique. Qui dit IA dit extractivisme des ressources, notamment minières, dans les pays anciennement colonisés afin de construire les infrastructures et les composants électroniques (data centers, batteries, serveurs, cartes graphiques, etc). Ces chiffres rappellent que nous ne pouvons avoir une vision immatérialisante de l’intelligence artificielle : elle repose sur une intensification de l’extractivisme, de la consommation énergétique et de l’usage de l’eau, dans un contexte déjà marqué par l’urgence climatique. La régulation doit donc prendre en compte les coûts écologiques et sociaux de l’IA afin d’éviter que son développement ne repose pas sur une dépendance des logiques néocoloniales d’une aggravation des inégalités environnementales.
Voici donc une liste de propositions de mesures pour garantir une régulation socialement et écologiquement juste de l’IA :
Rendre obligatoire l’information-consultation du CSE comme conditionnant tout projet d’introduction de l’intelligence artificielle dans l’entreprise. Restaurer les CHSCT.
Renforcer le droit d’expertise pour les travailleurs·ses financé par l’employeur en cas de déploiement de systèmes d’IA.
Créer une mission nationale de maîtrise de l’intelligence artificielle, qui associe des chercheur·ses en intelligence artificielle et en sciences humaines et sociales, les associations de défense des libertés, des expert·es… avec pour rôle d’instruire et de conseiller la décision publique en la matière.
Créer des centres de calcul haute performance régionaux pour assurer un équilibre sur tout le territoire
Doubler les effectifs de l’inspection du travail et étendre son domaine de compétences à la numérisation de l’environnement de travail.
Faire figurer des clauses d’explicabilité des décisions prises à l’aide d’algorithmes dans les contrats de prestation informatique utilisés par les entreprises, notamment en matière de ressources humaines, avec consultation préalable des instances du personnel
Planifier l’aménagement des centres de stockage de données pour garantir notamment la réutilisation systématique de la chaleur générée par leur fonctionnement et garantir un objectif zéro artificialisation nette du territoire [...]
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24 septembre 2025Bravo aux conseillers de Paris qui ont installé un drapeau palestinien sur le fronton de l’Hôtel de Ville.
Macron engage enfin la France à reconnaître l’Etat de Palestine à l’Assemblée générale des Nations unies. Et dans le même temps, Retailleau fait pression sur les maires contre les pavoisements des communes avec le drapeau palestinien !
Plus que jamais exigeons un engagement clair de la France contre le génocide en cours, que tous les moyens de la diplomatie soient mis en oeuvre. Les accords d’association entre l’Union européenne et Israël doivent être stoppés, ainsi que la vente des armes. Des sanctions immédiates et massives doivent être engagées contre le gouvernement israëlien. Un corridor humanitaire doit permettre de stopper la famine en cours en gaza et la colonisation doit être stoppée en Cisjordanie.
Dans le 20e, bravo aux habitants qui ont également déployé des drapeaux à leurs fenêtres. Je tiens à dénoncer les tags et dégradations qu’ils ont subis sur la vitrine du café-restaurant et de la porte de l’immeuble de la rue Dupont de l’heure. [...]
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24 septembre 2025Macron s’obstine dans son déni démocratique. La nomination de Lecornu au poste de 1er ministre est une provocation ! Mais la mobilisation des 10 et 18 montre la détermination sociale pour contrer ces politiques. Le 20e était fortement mobilisé, devant le dépôt de bus de la rue de Lagny, devant les lycées Hélène Boucher et Maurice Ravel, l’hôpital Tenon et lors des manifestations. Plus que jamais la mobilisation doit se poursuivre dans de prochains rendez-vous. L’unité de l’intersyndicale, l’unité entre travailleurs, retraités, jeunes et chômeurs, tout comme l’unité entre les différentes formes d’engagement et d’action est une force indéniable. A l’assemblée nationale, l’unité politique doit aussi être au rendez-vous : aucune voix ne doit manquer dans les groupes du NFP pour censurer le futur gouvernement.
Macron veut faire payer aux travailleurs, retraités, jeunes précaires, malades et étrangers les cadeaux faits aux plus riches et aux grandes entreprises sans contrepartie. Un tout autre budget est possible, en commençant par instaurer la taxe Zucman. Défendue par mes collègues députées Clémentine Autain et Eva Sas dans une proposition de loi adoptée en 1ère lecture à l’Assemblée, elle vise à taxer 2% les 1800 personnes qui détiennent un patrimoine de plus de 100 millions d’euros. Elle rapporterait entre 15 à 25 milliards d’euros ! En y ajoutant la restauration de l’ISF, la taxation du chiffre d’affaire réalisé en France par les multinationales et la suppression des aides entreprises sans conditions sociale et environnementale, nous pouvons trouver largement de quoi augmenter le SMIC, le point d’indice des fonctionnaires, soutenir nos services publics et arrêter d’asphyxier nos collectivités par l’austérité. Les milliardaires comme Bernard Arnault et leurs obligés comme le patron du MEDEF ou de la BPI paniquent ? Tant mieux ! C’est que nous sommes sur cette question en train de remporter la bataille idéologique dans l’opinion. Exigeons, comme le défend Clémentine Autain, un référendum sur la Taxe Zucman !
Le sombre Retailleau l’avait promis, la répression était aussi au rdv. En tant que députée j’étais présente pour observer la répression de la police (et la contester auprès du Préfet) et exercer mon droit de visite dans les lieux de privation de liberté en faisant la tournée des commissariats : des mineurs arrêtés qui n’avaient rien fait d’autre que d’être présents place de la République, dont un placé 24h menotté à un banc ! 12 femmes qui se sont retrouvées en garde à vue dans une même cellule avec seulement 9 matelas… Un professeur d’EPS qui a fait 72h de GAV qui se retrouve avec 500€ d’amendes pour attroupement (se retrouver à Nation à la fin de la manif !) et refus de fichage signalétique d’empreinte ! Restons solidaires et donnons suite collectivement à ces abus répressifs.
L’intersyndicale a annoncé hier une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre, suite à l’absence totale de prise en compte des revendications des travailleuses et travailleurs par le Premier Ministre Lecornu. Soyons au rendez-vous pour soutenir les travailleuses et travailleurs !
Force et courage et aux prochains rendez-vous dans les mobilisations ! [...]
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11 septembre 2025Mercredi 3 et jeudi 4 février, j’ai eu l’occasion de prendre part à une délégation parlementaire qui s’est rendue à Calais afin de constater le désastre de la politique migratoire franco-britannique et d’apporter notre soutien aux associations.
Ce déplacement, initié par ma collègue Elsa Faucillon, députée des Hauts-de-Seine, intervient alors que les traversées de la Manche n’ont jamais été aussi nombreuses, malgré une quasi-militarisation de la frontière. Le durcissement de la politique migratoire n’a pour seul effet que de précariser et de mettre en danger les personnes exilées qui tentent, malgré tout, de traverser la Manche. Retour sur une journée passée avec les associations.
Dès le matin, avec Elsa Faucillon et Charles Fournier, nous avons été accueillis par l’association Human Rights Observers (HRO) qui pratique le “copwatching” (surveillance de la police), afin de savoir quand les forces de l’ordre se rassemblent autour du commissariat de Calais pour expulser les différents lieux de vie informels des exilé·es.
La France applique la politique du “zéro point de fixation”, c’est-à-dire que ses forces de l’ordre expulsent toutes les 48 heures les lieux de vie informels de Calais dans le cadre d’une procédure de « flagrance permanente ». Celle-ci est une opération de maintien de l’ordre qui intervient après le dépôt d’une plainte du propriétaire du terrain, supposément réitérée tous les deux jours.
Cette procédure donne tout pouvoir à la police pour expulser, assistée d’entreprises de nettoyage chargées de récupérer les tentes et autres biens afin de les jeter. C’est dans ce cadre que nous avons pu voir des vidéos de policiers lacérant des tentes. Cette procédure expéditive prive donc associations et exilé·es de tout recours devant les tribunaux.
À Calais, les moyens démesurés investis dans des barbelés et des rochers contraignent les espaces disponibles comme lieux de vie informels. Les exilé·es sont donc amené·es à réoccuper ces espaces, souvent dépossédé·es de leurs biens.
La pratique du copwatching permet d’anticiper les expulsions et de prévenir les exilé·es suffisamment tôt pour qu’ils puissent quitter la zone d’eux-mêmes en préservant leurs biens matériels.
C’est une solution peu satisfaisante mais nécessaire. La perte de leurs biens ne fait qu’accroître leur précarité, les rendant d’autant plus vulnérables face aux réseaux de passeurs et de traite humaine.
Après avoir visité certains lieux de vie informels, nous nous sommes rendu·es à l’accueil de jour du Secours Catholique. Celui-ci est ouvert de 13h à 17h tous les jours et constitue un véritable point de repère pour les exilé·es. Ils et elles peuvent y laver leurs vêtements, charger leurs téléphones, jouer au foot ou discuter autour d’une partie de cartes. Des Calaisiennes et Calaisiens solidaires s’y rendent aussi pour donner des cours de français, proposer des activités artistiques ou simplement échanger. Les bénévoles informent également les exilé·es sur les points d’accès à l’eau, à la nourriture ou encore aux douches. Cet espace de solidarité est un lieu où les exilé·es peuvent se reposer et échapper, un temps, à l’hypervigilance permanente imposée par la rue.
En parallèle, nos collègues Paul Christophle, Martine Froger et Léa Balage El Mariky, représentée, ont visité le campement de Grande-Synthe, près de Dunkerque, où la situation est encore pire que celle de Calais. Ils ont pu y constater la grande indignité dans laquelle les exilé·es se trouvent, faute d’accompagnement humanitaire de l’État. L’accès à l’eau, à la nourriture, aux soins et à l’hygiène y est très difficile, alors même que la loi impose de garantir une protection égale sur l’ensemble du territoire.
Enfin, nous avons participé à une assemblée générale du riche tissu d’associations qui font vivre la solidarité dans les territoires du Calaisis et du Dunkerquois. Celles-ci – telles que le Secours Catholique, Utopia 56, Human Rights Observers, l’auberge des migrants ou encore Médecins du Monde – sonnent l’alarme : elles constatent une hausse constante des besoins et dénoncent une politique qui organise sciemment la précarité en les plaçant en première ligne pour pallier les manquements de l’État. À Calais et à Grande-Synthe, ce sont de véritables zones de non-droit qui se sont installées, où l’État ne respecte pas les obligations légales qui lui incombent en matière d’hébergement, de santé et de protection.
Nous avons rencontré Vincent Lagoguey, préfet délégué à la sécurité et à la défense à la préfecture des Hauts-de-France. Les échanges, bien que cordiaux, n’ont pas abouti à des réponses chiffrées sur la ventilation des enveloppes budgétaires versées par l’Angleterre à la France dans le cadre des Accords du Touquet. Depuis 2003, ces accords rendent la situation invivable tant pour les exilé·es que pour les habitant·es. En versant des centaines de millions d’euros à la France, l’Angleterre ne choisit qu’une politique répressive.
Ces millions pourraient être bien mieux investis dans l’accueil et l’accompagnement des exilé·es, pour une politique humaine garantissant un passage sûr vers l’Angleterre.
Ma collègue Elsa Faucillon a proposé à ce que l’Assemblée nationale ouvre une commission d’enquête relative aux conséquences des accords du Touquet sur l’action publique et le respect des libertés et droits fondamentaux des personnes en situation de migration. Proposition que nous sommes nombreux à soutenir.
Ainsi, la politique de criminalisation des exilés est aussi inhumaine qu’inefficace. Le nombre de traversées augmentent et avec elles les décès dans la Manche. L’aggravation de la précarité des exilés fait le jeu des réseaux de passeurs et de trafic d’êtres humains. Bafouer ainsi les droits humains augmente les tensions et va à l’encontre également de l’intérêt des habitants à une vie pacifiée. [...]
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