J’ai voté la censure avec mes collègues députés de l’APRES et avec la quasi-totalité du groupe écologiste et social. Hélas, elle n’a pas été adoptée, le PS ayant décidé de ne pas la voter. Je le regrette et je félicite le courage des deputé.es socialistes qui l’ont quand même votée. Mais le combat continue, contre les budgets d’austérité de Macron-Lecornu et en faveur de l’unité, pour que l’extrême-droite ne gagne pas le prochain rendez-vous aux urnes.
Si toutes les composantes du NFP l’avaient votée, le gouvernement Lecornu 2 serait tombé.
Le chantage de Macron qui déclarait que toute motion de censure serait une motion de dissolution a donc opéré en partie, certains craignant la possible victoire de l’extrême-droite en cas de retour aux urnes. N’hésitons pas à le répéter, une motion de censure ne provoque pas mécaniquement une dissolution de l’Assemblée nationale : il revient au Président de la République de décider de nommer un ou une nouveau Premier ministre ou de dissoudre. Continuons sans relâche à exiger que Macron cesse son déni démocratique et nomme un ou une première ministre de gauche conformément aux résultats des urnes de juillet 2024.
L’engagement de suspendre la réforme des retraites est un premier recul du gouvernement arraché par le mouvement social. Mais c’est une victoire fragile et relative, voir un mensonge et une manœuvre : seules 300 000 personnes seront concernées en gagnant 3 mois, tandis que plus de 17 millions de retraités vont voir leur pouvoir de vivre diminuer du fait du gel des pensions prévu dans le Projet de loi de finance de la sécurité sociale. Le gouvernement a d’ailleurs bien annoncé la couleur : ce sont les travailleurs qui paieront la facture de la non application de la réforme. La suspension se fera par un amendement du gouvernement au PLFSS. Ce qui signifie qu’il faudrait voter ce texte inacceptable qui aggrave et étend les franchises médicales pour obtenir cette suspension ! Et il faudrait que par la suite, ni le Sénat, ni une commission mixte paritaire, ni le conseil constitutionnel s’y oppose ! Pire, le gouvernement veut en profiter pour réimposer le débat en faveur de la retraite à points ou par capitalisation. La mobilisation unitaire syndicale et politique sera déterminante, avec comme objectif l’abrogation totale de cette réforme toujours inacceptable !
Le renoncement au 49-3 est une victoire démocratique. Nous allons pouvoir batailler amendement par amendement sur le projet de loi de finance (PLF) pour défendre des recettes taxant les riches et superprofits, comme la taxe Zucman sur le patrimoine des 18000 détenteurs d’un patrimoine de plus 100 millions d’euros. Concernant les dépenses, il faudra contrer les coupes sanglantes dans le budget des collectivités, des services publics, du logement, de la transition énergétique, des associations et j’en passe. Mais ne soyons pas naîfs, au bout du bout des débats, il y a fort à parier que le gouvernement tentera de passer en force ses choix budgétaires contre le Parlement, quitte à user des ordonnances.
La question de la censure va donc inévitablement se reposer et avec elle, celle d’exiger de nouveau un gouvernement de gauche ou d’être prêt à affronter une dissolution.
Je suis pleinement consciente que vous toutes et tous, l’électorat de gauche en général, est divisé entre celles et ceux qui veulent que Macron parte et celles et ceux qui craignent la victoire du RN en cas de dissolution. Ayons néanmoins conscience que seule l’unité du peuple de gauche, l’unité de ses forces politiques et syndicales, engagées dans les mobilisations à venir contre Macron et ses politiques, pourra faire reculer le RN.
Alors, force et courage et continuons le combat !
