Soutien à la mobilisation des personnels des Services pénitentiaires d’insertion et de probation !

Ce jeudi 9 octobre, j’ai soutenu la journée mobilisation des personnels en SPIP (Services pénitentiaires d’insertion et de probation). Ce sont les agents chargés d’accompagner les personnes bénéficiant d’un aménagement de peine et/ou sorties de milieu carcéral afin d’éviter la récidive. 

Depuis la nomination de Gérald Darmanin comme ministre de la Justice, celui-ci s’est engagé sur la voie de la répression et du tout-carcéral, en s’attaquant au budget alloué aux SPIP mais aussi par son projet de loi SURE (Sanction Utile, Rapide et Effective). 

Déjà, dans sa loi « narcotrafic », Darmanin avait introduit un régime carcéral inédit pour les narcotrafiquants, en recréant des quartiers de haute sécurité, supprimés pour leur inhumanité par… Robert Badinter en 1982, et panthéonisé ce 9 octobre.

Ce projet de loi SURE prévoit entre autres des peines minimales pour certaines infractions (vols, agressions, rodéos urbains, port d’arme), la restriction du sursis aux seuls primo-délinquants, la suppression des aménagements de peines obligatoires ou encore l’accélération des procédures

En bref, G. Darmanin veut une justice expéditive, machine à récidive sans aménagement de peine ou sursis. Il veut la généralisation du modèle de la comparution immédiate dont on connaît les résultats : 70% des peines prononcées sont des peines de prison ferme, elle est huit fois plus pourvoyeuse de prison que les audiences classiques, 29 minutes suffisent en moyenne pour des peines de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans. 

Ce sont des attaques frontales à notre État de droit. La rapidité des audiences et la sévérité des peines, en plus d’être une machine à produire de la récidive, elles nient les droits fondamentaux des prévenus, et notamment celui à préparer sa défense devant un tribunal.

Une machine à récidive qui emprisonne toujours plus jusqu’à la saturation de nos prisons : 80.130 détenus, soit un taux d’occupation de 128,5%, la prison de Fleury-Mérogis atteignant un taux d’occupation supérieur à 175%.

Depuis 30 ans, les gouvernement successifs n’ont de cesse de criminaliser, entraînant surpopulation carcérale, le déficit de suivi en réinsertion, et donc, la récidive. Un cercle vicieux dont on ne peut sortir non pas en réprimant plus, mais en accompagnant mieux. 

C’est pourquoi les agents du SPIP étaient mobilisés : demander un budget sanctuarisé pour ses missions, une réforme pénale hors logique carcérale, des mesures d’urgence contre la surpopulation carcérale. 

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